M’hamid El Ghizlane

Franchissons la dernière barrière de montagnes de Banni, et découvrons M’hamid El Ghizlane, l’une des premières portes du désert.

M’hamid El Ghizlane, voudrait dire “la plaine des gazelles”. Elles parcouraient les lieux il y a hélas fort longtemps.

Le climat est sec avec une température élevée. L’environnement est désertique du fait de l’ouverture de la palmeraie sur le Sahara et des chaînes des Atlas qui constituent un rempart contres les perturbations. La température est élevée en été, 45° dans le mois le plus chaud et basse en hiver, 0° dans le mois le plus froid. A certaines périodes, le vent souffle très fort et entraîne des tourbillons de sable.

On y accède facilement, des aéroports internationaux de Marrakech ou Ouarzazate puis par la route en direction de Zagora. Possibilités de locations de voitures à l’aéroport ou en ville. Transports locaux entre les villes, liaisons régulières de cars.

La CTM (Compagnie des Transports du Maroc) est présente dans toutes les gares routières (voir horaires des différents bus en page Comment y aller).

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On trouve de nombreuses infrastructures hôtelières de différentes catégories dans toute la région. M’hamid El Ghizalne s’est beaucoup développé et offre des hébergements allant de l’hôtel luxueux à l’hôtel plus simple, du riad à la maison d’hôtes en passant par le bivouac. Tous sont très propres et joliment décorés.

Dans un temps pas si lointain, M’hamid El Ghizlane était une oasis, un havre de paix pour les Nomades. On y trouve une architecture en terre résistante, offrant un abri adapté contre les intempéries, comme les tempêtes de sable. L’aridité, la sécheresse et les frontières ont eu raison de la vie itinérante de la plupart des Nomades.

Une grande palmeraie s’étend depuis la Kasbah jusqu’au bord de l’Oued du Draa. Des jardins mixtes, céréales et horticulture ont été plantés à l’ombre des palmiers, sur une superficie de 2700 Km2 et à une hauteur de 500 m au dessus du niveau de la mer, sur une longueur de 16 km. La kasbah, « tighermt » en berbère, maison forte, conçue à l’origine pour se prémunir contre le froid et l’insécurité permanente, abrite les animaux, les récoltes et les puits. L’habitation familiale, peut compter jusqu’à 50 personnes, est la résidence des Caïds locaux de M’hamid. Les maisons traditionnelles, construites en briques d’argile crue, offrent une jolie perspective.

La kasbah a l’aspect simple et austère d’un château fort flanqué de quatre tours d’angle, aux murs légèrement bombés vers l’intérieur. Architecture en hauteur, elle est, en montagne, composée de modestes maisons. Elle domine les vallées fertiles, on peut l’apercevoir des oasis. Au rez-de-chaussée se trouvent les étables pour le bétail, au premier étage le grenier et les stocks de fourrage. Au dessus la cuisine commune et les pièces d’habitation, meublées de quelques coffres, de banquettes, de coussins et de tapis. La salle de réception réservée aux hommes, est la plus proche de l’entrée, ménageant aussi l’intimité du reste de la demeure. Parfois la kasbah était un véritable palais aux salles innombrables, luxueusement décorées, aux multiples patios, aux jardins soignés rafraîchis de bassins. Certaines d’entre elles atteignaient la dimension d’une petite ville.

On peut voir également le petit Mausolée de Sidi Allal ben Jbira. Selon la tradition locale, il serait arrivé un jour pendant une crue du Draa, flottant sur ses eaux.

Dans l’oasis, se trouve un ksar ruiné, connu sous le nom Kasbah el Allouj. Le fort de la légion européenne témoigne encore de l’activité de cette région du Draa moyen à la fin du XVIème siècle, au temps des Saadiens : les échanges commerciaux avec le Soudan étaient alors très importants.

Ce poste frontière, véritable porte du désert, vous montre aussi son souk, le lundi, au coeur du village. C’est le rendez- vous des sédentaires et des “Hommes bleus” du désert. Vous y trouverez les produits de la région à des prix intéressants avec en plus toutes les couleurs et les senteurs que peuvent offrir les marchandises. Vous y serez abordés amicalement, juste pour entamer la conversation par les hommes et les femmes.


M’hamid El Ghizlane, « the gazelles plain »

M’hamid El Ghizlane, the last village before the vast expanses of the Sahara, is a rural municipality of the Zagora province, in the southern Drâa – Tafilalet region. It is located at the end of the N9 road, after Tamegroute, and it shares its southern border with Algeria.

An ancient cultural crossroads – its territory used to be a stop for trans-Saharan traders – M’hamid El Ghizlane is part of a nomadic area. With its little adobe shacks made of mud or clay bricks, the little ochre village seems to come right out of sand.

The climate is dry, with high temperatures in the summer, and cool in winter. The landscape is arid. Due to the land’s barrenness and dryness, and the shifting national borders, a great number of nomads have abandoned their itinerant lifestyle. However, the people of M’hamid treasure the traditions of their ancient lifestyle, and preserve the noble legacy of their ancestors.

M’hamid El Ghizlane is sheltered in a palm grove stretching for 16 km along the river Drâa (oued Drâa). On one of the banks is M’hamid Bali, the old town, which holds an important kasbah. On the other side, M’hamid Jdid, the new village, offers essential facilities: groceries, craft shops, cafés, restaurants, family hotels, tourist agencies…

Every Monday there is a souk, an opportunity to see the famous « blue men », desert camel-herders, and to buy local products, bathed in the colours and fragrances of these goods.

In terms of accommodation, visitors can choose between different categories of hotels, riads, guesthouses or desert camps. M’hamid El Ghizlane has established itself as the main departure point for desert excursions, particularly to the dunes of Erg Lehoudi and Erg Chegaga.


Qui sont les « hommes bleus » ?

Les Almoravides furent les premiers hommes voilés à remonter du Sahara au XIème siècle pour fonder la première dynastie berbère. Mais ces grands seigneurs du désert traversant le Sahara à la tête d’importantes caravanes de dromadaires, bien ancrées dans l’imagerie populaire, ne commercent plus. Avec la fermeture des frontières, les échanges transsahariens se sont réduits et le camion a remplacé peu à peu le dromadaire.

Les « hommes bleus » tirent leur nom des vêtements en coton teint à l’indigo, qui mêlé à la sueur leur colorait la peau. Leur long turban bleu enroulé savamment autour de la tête, est une protection contre les vents de sable et le soleil. Beaucoup de ces hommes sont aujourd’hui sédentarisés, cultivant quelques parcelles de terre dans l’oasis. D’autres sont restés semi-nomades se déplaçant d’un point d’eau à l’autre.

La préparation du thé est un vrai cérémonial et signe d’accueil chez les Nomades. On en consomme beaucoup, car il soulage la fatigue, désaltère, et atténue la sensation de faim. L’usage du thé au Sahara est récent, il remonte au milieu du XIXème siècle.

« Certes, ils sont différents les uns des autres, ces êtres assis autour de la théière de l’hospitalité. Les uns et les autres portent leurs mondes respectifs. Pour arriver à une réelle réciprocité, il faut beaucoup de patience et de désir. » (Jacques Berque).

« Le désert ne se raconte pas, il se vit. »

C’est une invitation à la découverte de la culture nomade qui vous attend !

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